… lors du premier cycle de l’enseignement, le Bouddha avait commencé à démonter le mécanisme de ce que l’on appelle « je » et démontré qu’il s’agit, en fait, d’un assemblage de cinq agrégats et de dix-huit constituants sensoriels.
Une fois cela bien établi, le Bouddha a démontré, dans un second cycle d’enseignement, la vacuité, l’inexistence, des cinq agrégats, des dix-huit constituants, des douze facteurs interdépendants, etc. Percevoir les phénomènes comme étant vacuité permet effectivement de faire cesser toute souffrance, de faire cesser le cycle des existences; cependant une chose demeure : la « saisie » de la vacuité en tant que telle.
Lorsqu’il y a saisie d’une vacuité comme quelque chose d’existant, lorsqu’il y a la pensée « c’est vacuité », il y a concept et, de ce fait, il ne s’agit pas véritablement de la Perfection de connaissance. C’est la raison du troisième cycle d’enseignement, qui démontre que la réalité fondamentale est au-delà de tout concept, de tout point de vue; au-delà de l’existence et de la non-existence, de la vacuité et de la non-vacuité.
Ce mode d’être, le dharmakaya, la réalité ultime, est effectivement au-delà de tous les concepts, au-delà de toutes les notions construites par l’intellect, au delà des « quatre extrêmes » :
- existence,
- non-existence,
- les deux à la fois,
- ni l’un ni l’autre.
La vérité se situe ainsi au-delà de toute possibilité logique de conceptualisation.
Bien que cette réalité ultime ne puisse être appréhendée de l’extérieur au moyen d’une représentation conceptuelle, ni transmise à autrui, elle peut cependant être vécue, réalisée de l’intérieur. La réalisation de ce qu’elle est s’élève, apparaît dans l’esprit.
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