Le mode d’être authentique de notre esprit, son état naturel pur de toute souillure, est appelé la conscience primordiale, la conscience non-duelle et fondamentale. Mais notre esprit fonctionnant sous la triple emprise des émotions perturbatrices, de la saisie duelle, et des tendances latentes, cette conscience primordiale non-duelle de base est imprégnée par ce qu’on appelle « la conscience duelle » ou « la conscience dichotomique fondamentale », ou encore « la conscience individuelle fondamentale ». En ce moment, ces deux consciences, primordiale et duelle, fonctionnent simultanément dans notre esprit.
Du fait de la conscience duelle, nous vivons tout le temps dans la dualité. En vivant dans la dualité, nous sommes soumis aux émotions perturbatrices et étant soumis à celles-ci, nous accumulons du karma. Le karma accumulé dans le passé a pris forme maintenant pour nous. Il a modelé ce corps qui est le nôtre, et qui s’appelle « le corps de pleine maturité de notre karma ».
Notre esprit se limitant à un ego, il assimile cet ego au corps. Nous nous identifions à notre corps. Nous sommes persuadés que moi et mon corps sont, en fait, une seule entité. Du fait de cette assimilation, notre esprit éprouve comme étant siennes toutes les souffrances, toutes les maladies du corps.
L’activité de la conscience originelle primordiale se manifeste, au contraire, dans tout ce qui apporte un soulagement, un secours à ces maladies, que ce soient les médecins, l’art médicinal ou les différents remèdes que l’on peut trouver sur notre terre.
Notre corps comporte deux bras. On peut comparer l’un de ces bras à la conscience duelle, et l’autre à la conscience primordiale originelle. On dira que l’une a une action nuisible, et que l’autre a une action bénéfique. Mais, en fait, dans notre esprit les deux consciences sont liées, les deux coexistent. L’une est cause de maladies, l’autre est cause de ce qui permet de soulager ces maladies.
« L’esprit, origine principal des maladies », texte du précédent Kalou Rinpoche
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