… on médite … en unifiant son esprit avec le mouvement même de la respiration, avec le va et vient, l’inspiration, l’expiration et la pause qui se trouve entre les deux et on va développer la conscience de l’air qui entre et qui sort par les narines, en comptant les cycles respiratoires. En comptant donc un cycle respiratoire pour une inspiration/
Dans cette méditation, la conscience se dirige vers les narines du nez et perçoit donc le mouvement sans aucune forme de distraction, de dispersion de l’esprit. De cette manière on arrive à établir son esprit dans son état ordinaire parfaitement unifié en un seul point.
Que l’on utilise un point de référence ou non, il est important de bien l’utiliser. Si on fixe son esprit sur l’objet ou sur le type de méditation, sur la méthode elle-même d’une façon formelle, d’une façon rigide, d’une façon rigoureuse en étant rivé à l’objet de méditation, considérant l’objet de cette manière, on ne va pas arriver à un véritable état de méditation, l’esprit sera beaucoup trop tendu. Donc, il faut détendre l’esprit de cette tension et prendre l’objet comme simplement un support. Ce support, c’est ce qui permet d’avoir une référence pour la conscience jusqu’à ce que l’esprit, la conscience s’établisse en elle-même dans ce qu’elle est. Le point de référence permet d’être comme un reflet, un miroir de la conscience et qui permet de la focaliser, de la ramener à chaque fois qu’elle s’égare ou de la réveiller lorsqu’elle tombe dans la somnolence ou de la rendre claire, vive et présente. Une fois que cette conscience est établie comme cela, on laisse simplement l’esprit dans cet établissement, se poser dans ce lieu même de la conscience de façon tout à fait naturelle, détendue, progressive, jusqu’à obtenir la stabilité. L’erreur que l’on fait souvent, c’est qu’on a cette attitude qui est beaucoup trop rigide, on n’a aucune souplesse dans la méditation, on a une attitude du corps qui est extrêmement tendue, volontaire, on veut à tout prix prendre la posture, etc..et c’est cet état de tension extrême, ou alors on a une attitude d’esprit qui est très tendue, on fixe absolument l’objet, le point de référence, on n’ a pas une vision claire de l’objet mais on est dans une tension, on est entrain de regarder comme une flèche, qui serait pointée sur l’objet et dans un état de tension extrême, l’esprit est complètement bandé sur l’objet de la méditation et on est simplement dans un regard, dans une conscience qui est complètement ordinaire et complètement réprimée, et là, les difficultés apparaissent.
Il est difficile de trouver l’attitude juste, correcte, car on tombe souvent d’un extrême à l’autre, soit on a cette attitude qui est beaucoup trop tendue et rigide et qui bloque complètement tous les éléments, toutes les énergies du corps et on ne parvient à rien, on n’arrive pas réellement à établir sa méditation ou alors au contraire, on est prostré dans une espèce de somnolence, de torpeur et évidemment c’est le brouillard complet, il n’y a pas de clarté, il n’y a pas de lucidité mentale ou alors on est trop indifférent, trop détendu dans sa méditation, le corps a plutôt tendance à partir vers l’arrière et à ce moment là on expérimente d’abord une sensation de vide, de vacuité qui se transforme très vite et qui laisse place ensuite à des émotions comme la colère ou l’orgueil.
Le véritable état de méditation consiste simplement à se laisser défaire de tous les attachements, de tous les liens, à abandonner tout cela. Tout ce qui justement crée un extrême soit de contraintes, de fixations, de tensions mentales ou au contraire de complète dispersion, de vagabondage, d’errance sans aucun contrôle, sans aucune conscience. Il faut arriver à un état d’équilibre entre ces deux extrêmes et un état dans lequel on ne cherche pas quelque chose, on n’essaye pas de voir des couleurs ou des formes, d’avoir des expériences particulières dans la méditation. Au contraire, on comprend qu’il n’y a rien à avoir de tel et dans cette compréhension on se détend et on s’ouvre simplement à cette détente.
Si on est conscient de ces attachements, de ces habitudes mentales qui fixent tel ou tel état ou telle ou telle chose, et qu’on arrive simplement à les détendre, à les laisser se défaire, disparaître d’eux-mêmes un par un, et bien, il n’y aura plus à ce moment là de lieux pour ces attachements, pour ces émotions, pour ces pensées ordinaires. Donc, n’ayant plus d’endroit où se rendre, ne pouvant plus se focaliser sur quelque chose, tout naturellement ces attachements, ces pensées, ces émotions, elles vont cesser d’elles-mêmes, elles vont disparaître parce qu’elles n’auront plus de raison d’être.
Et si, il n’y a plus ce processus de recherche, de fixation sur les choses, et bien qui est ce qui reste du méditant, qui est ce qui médite à ce point. Quand on est dans cette véritable détente, quand on abandonne toute fixation, toute recherche mentale, il n’y a plus de je, il n’y a plus de moi, il n’y a plus quelqu’un qui médite, donc apparaît la libération …
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