Parfois on pourrait avoir l’impression que l’objet existe avant la conscience qui le perçoit. Par exemple si nous allumons une bougie le matin et que nous revenons un peu plus tard, nous voyons encore la bougie donc nous allons avoir l’impression que la flamme de la bougie existait avant notre perception de celle-ci. Néanmoins il n’en est pas vraiment ainsi, parce que ce que nous sommes en train de faire dans ce cas est que nous fusionnons ensemble tous les instants du continuum de la flamme en pensant qu’ils sont tous une seule et même chose. Pourtant ils ne le sont pas, parce que chaque moment est particulier et distinct de tous les autres moment ; chaque instant particulier de la flamme de bougie n’apparaît qu’en dépendance de son propre lot indépendant de causes et de conditions, puis cesse, puis est remplacé par une flamme totalement différente l’instant d’après. Ainsi les moments distincts d’apparition et de cessation de la flamme qui se produisent les uns à la suite des autres ne sont pas tous la même chose mais sont plutôt une foison de choses différentes qui seulement se ressemblent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est si facile de se méprendre en pensant qu’ils sont effectivement une seule et même chose. Donc la flamme que nous percevons lorsque nous retournons dans la pièce n’a pas existé même pendant une fraction de seconde avant le moment où nous l’avons perçue là. De la même façon, lorsque nous parlons d’un objet perçu quel qu’il soit, nous parlons de quelque chose dont l’existence n’est que momentanée et qui est perçu par une conscience tout aussi momentanée. Analyser de cette façon subtile nous permet de voir comment un objet qui est perçu ne peut pas exister avant la conscience que le perçoit.
Août
11
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