« Tashi Delek ! Aujourd’hui est le troisième jour de nos prières pour que cesse la pandémie et nous allons réciter les Soutras de la Dharani d’Akshobhya.
Il y a en fait deux soutras : le premier se trouve dans le Kangyour tibétain et le deuxième est un soutra que j’ai traduit du chinois en tibétain. On dit qu’Akshobhya est le plus efficace pour éliminer les voiles karmiques et ceci est connecté à sa propre aspiration. Quand il a éveillé en lui la bodhicitta, il a pris l’engagement suivant : « Jusqu’à ce que j’atteigne l’état de bouddha, je n’éprouverai plus de malveillance ni de haine envers qui que ce soit. » C’est la raison pour laquelle on l’appelle Akshobhya, l’Imperturbable.
De nos jours, partout dans le monde on connaît le mot ‘karma’, mais la seule compréhension du mot ne signifie pas que nous comprenons le karma. Ceci est dû au fait que les causes et les effets du karma sont liés à nos pensées et aux actes les plus infimes que nous faisons dans notre vie quotidienne. Si nous n’examinons jamais nos pensées ni nos actes ainsi que leurs effets au travers de notre expérience, il nous sera impossible de comprendre comment le karma fonctionne.
Cette pandémie nous envoie le message clair que le karma n’est pas juste une théorie ; au contraire, il est lié à ce que nous avons choisi de faire ou ce que nous choisissons de ne pas faire dans notre vie de tous les jours. Nous sommes toujours très attentifs aux résultats mais nous ne portons pas la même attention aux causes et conditions qui ont conduit à telle situation. Par exemple, si on ne considère pas qu’il est important de se laver les mains, d’observer la distanciation sociale, etc. pour empêcher la transmission du virus, seulement vouloir ne pas tomber malade ne nous aidera pas du tout. De même, si quelqu’un attrape la maladie, il ou elle la transmet aux autres. Nous devons être responsable non seulement de notre santé et de notre bonheur mais de la santé et du bonheur de tous.
Certaines personnes utilisent le karma comme une excuse ; les gens rejettent tout sur le karma comme si c’était la fatalité. Le karma ne veut pas dire que nous ne pouvons pas nous améliorer et aller de l’avant. En fait, ce que signifie les causes et les résultats – le karma, c’est que nous pouvons être encore plus confiant, encore plus enthousiaste pour assumer la responsabilité de faire notre bien et celui des autres.
Nous allons maintenant réciter les deux soutras.
Ceux d’entre vous qui ne parlent pas tibétain peuvent réciter dans leur propre langue.
Il n’est pas nécessaire de me suivre ; si je récite trop lentement, les Tibétains et tous ceux qui lisent le tibétain vont s’endormir. »
Gyalwang Karmapa
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